Entre l’église et le moulin, une petite route conduit aux villages de La Rue et de la Montagne. Entre les deux villages, à la hauteur du village « Les Fourches », prendre la route à droite au lieu d’aller tout droit. La pente est rude. Elle mène aux sommets du coteau qui mérite bien le nom de Montagne. On peut parler d’Ascension ou d’Assomption.
Le panorama englobe, de gauche à droite, les clochers d’Avranches, le Mont Saint Michel, Tombelaine, le Mont Dol, le clocher de Cancale et la Pointe du Grouin avec l’île des Landes et le phare du Herpin.

Après le second virage, il faut aller tout droit et non pas prendre à droite. Sur la gauche, un sentier pédestre conduit au Tilleul sur la D 35. Traverser celle-ci pour emprunter une petite route goudronnée indiquée sentier pédestre. On laisse le chemin de la Châtre sur la gauche pour aller tout droit jusqu’à un carrefour. Choisir la route de gauche sans indication repérable, seulement deux poteaux jaunes.

Dans de nombreuses religions, la montagne est considérée comme le point où le ciel rencontre la terre, pour une alliance entre l’humanité et la Divinité.
La Bible parle de montagnes privilégiées : l’Horeb, dans le Sinaï, où Moïse est appelé par le Seigneur. Sion est la montagne sur laquelle est bâtie Jérusalem, ville du Temple. L’Hermon et le Tabor exultent au nom du Seigneur.

Dans les évangiles, la montagne est le lieu préféré de Jésus pour se retirer et prier. Le Mont des Oliviers marque l’aboutissement de sa montée vers Jérusalem.
Et lorsque Jésus parle des montagnes, c’est pour faire l’éloge de la foi : « Si quelqu’un dit à cette montagne : Soulève-toi et jette-toi dans la mer, et s’il n’hésite pas dans son cœur, mais croit que ce qu’il dit va arriver, cela lui sera accordé. C’est pourquoi je vous dis : tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez déjà reçu et cela vous sera accordé ». (Mc 11,23)

La montagne est aussi symboliquement le lieu de l’épreuve. Dieu dit: «Prends ton fils, ton unique, que tu chéris, Isaac, et va-t'en au pays de Moriyya et là tu l'offriras en holocauste sur une montagne que je t'indiquerai». (Gn 22.2)
L’épreuve n’est pas une impasse mortelle mais la découverte d’un Dieu Providence (G n 22.14) : A ce lieu, Abraham donna le nom de «Yahvé pourvoit», en sorte qu'on dit aujourd'hui: «Sur la montagne, Yahvé pourvoit».
Envoie ta lumière et ta vérité: elles me guideront, me mèneront à ta montagne sainte, jusqu'en tes Demeures ». ((Ps 43.3)

L’édifice ne porte pas le nom de Marie mais il offre au visiteur une belle statue de la Vierge couronnée avec son fils, statue en bois décapé. On l’appelle la Vierge Retrouvée.
Ce n’est qu’en 1926 que la confection d’une crèche permit de retrouver, protégée par de la paille, cette magnifique statue du XIIIème siècle.
La Vierge de l’Assomption est couronnée, c'est-à-dire qu’elle partage la gloire de son Dieu et la victoire de son enfant. Une brochure disponible dans l’église permet de déambuler dans son histoire et son mobilier.

Marie de l’Assomption, Mère de Dieu et Mère des hommes, figure de l’Eglise, alimente l’espérance de ceux qui marchent. Le mot Assomption rejoint le langage courant : assumer.
Dieu accueille Marie en Lui, et, avec elle, toute l’humanité.
Pleine de grâce, réjouis-toi !
Sur toi repose la présence
du Dieu caché dans la nuée.
Par toi la route est éclairée
Dans le désert où l’homme avance
Reine des anges, réjouis-toi !
Déjà l’Eglise en toi contemple
La création transfigurée :
Fais-nous la joie de partager
L’exaltation de ta louange.



Pour le retour, la solution la plus simple est de suivre la Départementale qui conduit à Champcey.

Une feuille placée au bas de l’église guidera le visiteur dans l’histoire du lieu, sa statuaire, ses vitraux et son mobilier.
L’église de Champcey peut s’enorgueillir d’être propriétaire de deux magnifiques bustes reliquaires confiés la Conservation du Patrimoine de la Manche et qui ne sortent que dans les grandes occasions.

Il s’agit des reliquaires de Saint Marcouf et de St Gaud, tous les deux évangélisateurs de la Manche, l’un au Nord et l’autre au sud.


TEXTE ET PHOTOS DE LOUIS MALLE