Le 18/2/2022, 20h30, ciné-club à Carolles : BELIERS

Ciné-club en baie diffuse un film Islandais de Grímur Hákonarson "BÉLIERS" .Le film a été projeté dans la section Un certain regard au Festival de Cannes 2015 où il a remporté le premier prix. Il a aussi obtenu l'Alexandre d'or au Festival international du film de Thessalonique 2015 .
Espace François Simon 45 rue Division Leclerc Carolles 50740


 

Synopsis Dans la campagne austère d'Islande, un village reculé vit de manière séculaire de l'élevage des moutons. Les paysans, qui constituent une communauté solidaire, aiment leurs moutons comme des enfants et organisent chaque année un concours de la plus belle bête. Gummi et Kiddi, deux frères célibataires âgés et hirsutes, qui vivent dans deux maisons voisines en s'ignorant et en se haïssant, ne se sont plus parlé depuis quarante ans. Malgré cette mésentente, ils gèrent chacun de leur côté, sans se parler, la ferme de leur père disparu, constituée de plusieurs centaines de moutons. Dans ce paysage où la vie et la tradition semblent immuables, une très mauvaise nouvelle tombe comme un couperet : certaines bêtes de la vallée, contaminées par l'importation d'ovins d'Angleterre, sont atteintes de la tremblante du mouton et les services sanitaires seront intransigeants et intraitables. Alors que la torpeur s'installe dans le village et que l'avenir s'assombrit pour tous, les deux frères ennemis seront-ils capables de vaincre leur haine pour surmonter cette épreuve ?


 

Voir un film islandais se hisser au niveau international est assez rare pour que l’exploit mérite d’être souligné. Sur cette île isolée du continent et peuplée en majeure partie d’oiseaux, on ne produit en effet qu’une petite dizaine de films par an, ce qui est remarquable pour un pays de 330 000 habitants à peine. Alors que HRUTAR (distribué sous le titre anglicisé RAMS, ou francisé BÉLIERS, pour une meilleure commercialisation sans doute) s’en tire avec le distingué Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes en mai 2015 était un événement inhabituel en soi et une belle réussite pour ce cinéma du froid.

BÉLIERS se situe pour sa part dans l’arrière-pays islandais, où un tiers seulement de la population résiste au climat dans des paysages à couper le souffle (la densité en Islande est de 3,2 habitants au km², un record minimal pour l’Europe !). Là, Gummi (Sigurður Sigurjónsson) et Kiddi (Theodór Júlíusson), deux frères sexagénaires et célibataires qui ne s’adressent plus la parole bien qu’étant voisins, vivent de l’élevage de moutons et de concours du plus vigoureux bélier des environs. Cependant, lorsqu’un cas de tremblante du mouton, maladie dégénérative incurable touchant les ovins, se déclare dans la ferme de Kiddi, ce sont tous les troupeaux de la région qui doivent être exterminés.

Débute une lente agonie pour ces éleveurs, dont la seule ressource provenait de leurs bêtes. Partir ou rester, et craindre les dettes et la pauvreté ; persévérer ou se reconvertir, et émigrer. Les décisions sont ici cornéliennes et brisent les cœurs. Pour faire face à l’impensable, Gummi sombre dans la solitude et Kiddi dans la boisson. L’hiver succède à l’été, et les montagnes se drapent d’une neige collante sans que les frères n’aient cherché à se pardonner, eux qui communiquent par de petits morceaux de papier transmis par le chien qu’ils affectionnent ensemble, mais chacun de leur côté. Il y a une tristesse au milieu de cette nature toujours active.


BÉLIERS est un beau film, un film que l’on admire de voir sur grand écran. Les gorges et les vallées islandaises, on les prend en face. Le drame se noue donc au creux d’une carte postale, le bonheur est loin du pré. Les ruraux y sont abandonnés par le gouvernement, trop loin, trop occupé à leur verser une compensation misérable pour leur sacrifice. N’y-a-t-il par une dimension profondément religieuse dans cette histoire ? Avec leurs barbes démesurées et leurs cheveux hirsutes, Gummi et Kiddi sont tels des prophètes dans leur désert glacé, tenant bon malgré la souffrance. Ils viennent de saigner leurs animaux à la manière d’un don pour un dieu auquel ils ne croient pas vraiment (aucun animal n’a été blessé pendant le tournage, bien sûr). Il faut en effet avoir la foi pour continuer, s’accrocher en dépit de la perte de tout.

« On comprend désormais pourquoi Cannes s’est emballé pour BÉLIERS. »

Jusque-là pourtant, le film ne sort pas des sentiers connus. Des querelles familiales, qui plus est dans les milieux campagnards, et fussent-elles islandaises, ne sont pas un thème follement original. C’était avant les deux dernières scènes, conclusions magistrales que l’on taira ici afin de laisser au moins un goût d’inattendu. Dans leur simplicité, leur éblouissante image, leur métaphore délicate et avec les arguments que seule l’Islande aurait pu proposer dans cette situation, elles achèvent l’aventure fraternelle et bouclent la boucle. Ces derniers 10% donnent aux 90% précédents un impact que l’on espérait plus. Si la première impression est généralement la plus importante, l’ultime sensation fait tout autant pour conférer à une œuvre son potentiel et le ressenti qu’elle aura.

Cet ultime plan, je le garderai en mémoire longtemps, parce qu’il est humble, parce qu’il prend à la gorge et résout le problème, parce qu’il est sans prétention. Par lui, par le récit qu’il éclaire, on comprend désormais pourquoi Cannes s’était emballé pour BÉLIERS. Ce qui prouve, si besoin était d’ailleurs de le confirmer encore, que le cinéma islandais a de belles choses à offrir, à qui sait regarder, à qui sait apprécier.




17/07/2019 11:26

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